La peur (épisode 11)

Comprendre et Apprivoiser la Peur : Un Voyage au Cœur des Émotions

Pour ce onzième épisode, je te propose de découvrir l’émotion de Peur. Nous allons donc voir sa définition, ses aspects chimiques, ses aspects physiques et, enfin, comment vivre avec la peur et la diminuer dans certains cas.

tout savoir sur la peur

Dans le Larousse 2020, la peur est définie comme une émotion pénible, souvent irraisonnée, causée par la perception d’un danger, d’une menace ou d’une situation risquée. Elle se manifeste par une appréhension, une anxiété plus ou moins intense, accompagnée de réactions physiologiques comme une accélération du rythme cardiaque, des tremblements, une sudation, etc.

Cette définition est super complète. En effet, au départ, la peur est une réaction instinctive et normale face à une menace perçue ou un danger imminent. Ce qui est intéressant, c’est que dans le concept de menace perçue, nous avons tous des perceptions différentes.

Ainsi, cela explique pourquoi certains ont peur des araignées et d’autres non, ou encore peur de parler en public et d’autres non. En réalité, la peur n’est pas quelque chose de factuel et de raisonné. Elle est assez instinctive au départ.

En tout cas, la peur est une émotion fondamentale. Elle nous aide à reconnaître et à réagir aux situations potentiellement dangereuses afin de protéger notre sécurité et notre survie.

LA CHIMIE

Lorsque nous ressentons de la peur, notre corps libère des hormones telles que l’adrénaline et la noradrénaline. Celle-ci sont produites par les glandes surrénales. Ces hormones augmentent la fréquence cardiaque, accélèrent la respiration et augmentent la disponibilité de l’énergie en mobilisant le glucose dans le sang pour préparer le corps à réagir rapidement.

Le cortisol, appelé hormone du stress, est également libéré en réponse à la peur. Le cortisol augmente la disponibilité du glucose dans le sang en favorisant la dégradation des réserves de glycogène dans le foie. Cela fournit une source d’énergie supplémentaire pour faire face à la situation de peur.

Au-delà des hormones, la peur active le système nerveux sympathique. Cela prépare le corps à la lutte ou à la fuite en augmentant la vigilance, en contractant les vaisseaux sanguins et en dilatant les pupilles pour améliorer la perception visuelle.

En réaction à la peur, le corps peut aussi libérer des endorphines. Ce sont des neurotransmetteurs associés à la réduction de la douleur et à la sensation de bien-être. Ces endorphines peuvent aider à atténuer la douleur ou à réguler l’humeur pendant ou après une situation de peur.

Toutes ces réactions chimiques sont des mécanismes biologiques adaptatifs qui aident notre corps à faire face à une menace perçue. On parlera après des effets à long terme car, comme pour la colère, lorsque la peur devient chronique. L’exposition prolongée à tout ce cocktail d’hormones et de neurotransmetteurs peut avoir des effets néfastes sur la santé physique et mentale.

réactions physiques

Il y a des caractéristiques physiques typiques de la peur. Par contre, comme nous sommes tous différents les uns des autres. Tu pourras peut-être te reconnaître dans tous ces symptômes, peut-être dans un seul ou même dans aucun, et c’est ok.

Augmentation du rythme cardiaque : Le cœur bat plus rapidement pour pomper le sang plus efficacement vers les muscles et les organes vitaux, préparant ainsi le corps à une action rapide.
Accélération de la respiration : La respiration devient plus rapide et superficielle pour augmenter l’apport en oxygène dans le sang. Cela aide à répondre aux besoins métaboliques accrus.
Sudation excessive: Surtout dans les paumes des mains, sous les aisselles et sur le front. Cette transpiration aide à réguler la température corporelle. Elle peut être associée à une sensation de froideur ou de chaleur.
Tremblements musculaires : Particulièrement dans les mains et les jambes. Ce sont des symptômes physiques de l’activation du système nerveux sympathique en réponse à la peur.
Augmentation de la tension musculaire : Surtout dans les muscles du cou, des épaules et du dos. Cela peut entraîner une sensation de raideur ou de douleur.
Dilatation des pupilles : Pour permettre une meilleure perception visuelle, aidant à détecter les menaces potentielles dans l’environnement.

a quoi ça sert ?

La peur a pour premier objectif de te prévenir d’un danger et de te permettre de l’éviter, et jusque-là, tout va bien. Par exemple, si tu traverses une route et qu’un automobiliste klaxonne, tu vas avoir peur et cela te permettra d’éviter de te faire renverser, et c’est ok. Là où elle devient nocive, c’est lorsque son intensité ou sa durée dépasse le niveau adaptatif et commence à avoir des effets néfastes sur ta santé mentale, émotionnelle et physique.

Les problèmes que la peur peut entraîner incluent :

– Santé mentale : Anxiété, dépression, troubles de stress post-traumatique.
– Santé physique : Maladies cardiovasculaires, troubles gastro-intestinaux, maux de tête, troubles du sommeil.
– Affaiblissement du système immunitaire : Le stress chronique associé à la peur peut affaiblir le système immunitaire.
– Isolement social : La peur excessive peut conduire à éviter les interactions sociales par crainte d’être jugé ou rejeté.

Exemples et solutions

Peur de parler en public

Dans ce contexte, ton corps libère les hormones que nous avons vues plus haut, avec l’adrénaline et le cortisol. Tu retrouves ensuite tous les symptômes physiques de la peur : rythme cardiaque accéléré, mains moites, gorge serrée.

Un exercice à tenter si tu as peur de t’exprimer en public. C’est de t’imaginer le pire.
De quoi as-tu réellement peur ?
Par exemple, si tu prends la parole en réunion et que tu as peur que personne ne réagisse parce que c’était nul. Essaye de ressentir physiquement ce que cela te crée dans ton corps.
Qu’est-ce que tu ressens ?

Un autre exercice consiste à changer tes pensées.
Par exemple, si tu fais une réunion dans un amphithéâtre et que tu as peur que tout le monde te juge, essaie de t’imaginer l’opposé : tout le monde applaudit à la fin.

Peur de l’échec

Pour travailler sur la peur de l’échec, tu peux t’amuser à échouer dans certains domaines. Tu seras alors plus habituer à l’échec et tu verras que tu ne risques rien à échouer.
Par exemple, essayer de tricoter et échouer peut te montrer que ce n’est pas grave.(exemple personnel)

Un autre exercice consiste à dresser une liste de toutes les leçons apprises de tes échecs passés, ce qui permet de voir qu’il n’y a jamais d’échec total.

Travailler sur ses peurs est très intéressant, surtout quand elles te bloquent dans la vie.

N’hésite pas à prendre le temps de voir tes peurs, d’apprendre à les connaître. Comprendre la peur m’a permis de mieux l’accepter et d’avancer malgré sa présence.

Je te souhaite une bonne journée ou une bonne soirée et te dis à la semaine prochaine pour un prochain épisode.