Parcours professionnel : de l’éducation spécialisée à la psycho-sexologie
OhDrey : Si on reprend ton parcours d’éducatrice spécialisée, c’était un choix ou une envie ?
Enora : Une envie depuis que j’avais 11 ans. Après le bac, j’ai travaillé dans l’animation et le handicap, puis passé le concours d’éducateur spécialisé.
Avec le recul, si on m’avait parlé du métier de psychologue, je me serais peut-être orientée directement vers le côté psychologique. Mais je n’ai aucun regret, passer par le terrain est essentiel.
OhDrey : À 11 ans, c’est très jeune ! Qu’est-ce qui t’a poussée vers ce métier ?
Enora : En sixième, on me demandait ce que je voulais faire plus tard. Je rêvais d’être trapéziste ou détective privé, mais j’ai eu honte et j’ai cherché quelque chose de sérieux. Une conseillère d’orientation m’a parlé du métier d’éducateur spécialisé, et ça m’a donné envie.
OhDrey : Combien d’années as-tu été éducatrice spécialisée ?
Enora : J’ai fini ma formation en 2014. Ensuite, j’ai alterné entre remplacements et voyages jusqu’en 2016. Je ne supportais plus le côté institutionnel et je voulais un travail plus libre et nomade. J’ai donc commencé ma formation en sexologie sur trois ans.
Accompagnement thérapeutique et souvenirs marquants
OhDrey : Tu as travaillé avec des ados sur le trauma. Un souvenir particulier ?
Enora : Ce ne sont pas toujours les traumas eux-mêmes, mais voir les jeunes aller mieux.
Une jeune fille ne faisait plus de cauchemars toutes les nuits après un traumatisme familial.
Un adolescent, suivi pendant des années pour des symptômes psychotiques supposés, se redresse après nos séances, gagne confiance et réussit son concours d’éloquence en fin de terminale.
OhDrey : Quelle émotion ressens-tu dans ces moments-là ?
Enora : Beaucoup de joie de voir qu’ils avancent, qu’ils vivent plus sereinement et qu’ils peuvent repartir avec un poids en moins après nos rendez-vous.
OhDrey : Quelle est la tranche d’âge de ta clientèle ?
Enora : Généralement entre 25 et 55 ans.
Transition vers le travail indépendant
OhDrey : Ton passage de l’hôpital vers ton cabinet, ça s’est fait comment ?
Enora : La transition, elle s’est faite de façon tranquille, parce que j’étais encore éduc, je faisais les consults avec les ados quatre jours par semaine, et une journée par semaine j’étais à mon compte dans mon cabinet.
OhDrey : Et qu’est-ce qui t’a décidé à basculer totalement à ton compte ?
Enora : L’obligation vaccinale. C’est ça qui m’a fait sortir de l’institution. Et avec le recul, c’était une chance. Quand j’ai pris la décision de quitter l’hôpital, j’ai ressenti un vrai soulagement, parce que je ne supportais plus le côté institutionnel, les dysfonctionnements, ce que j’ai vu pendant le covid — des lits fermés en pleine crise, des soignants épuisés… C’était devenu trop dur à accepter.
Par contre, il reste de la colère : j’ai démissionné parce que ma direction m’a menti, en me disant que si je ne démissionnais pas, je ne pourrais pas être remplacée. Au final, ils ont mis des mois à me remplacer et moi, j’ai perdu des droits financiers. Donc voilà, j’ai encore des choses à travailler là-dessus, mais globalement, je ne regrette pas mon choix.
Réflexions sur le sens de la vie
OhDrey : Pour toi, à quoi sert la vie ?
Enora : Je trouve ces questions trop philosophiques, je suis plus terre à terre. Chaque jour, j’essaie de faire des choses qui ont du sens. Même les petits rituels comme enregistrer un podcast m’aident à me lever le matin.
OhDrey : Et tes rêves aujourd’hui ?
Enora : Côté pro : vivre sereinement et que ma formation soit reconnue et efficace.
Côté perso : rencontrer quelqu’un et fonder une famille.
Conseils pour les auditeurs
OhDrey : Pour conclure, est-ce qu’il y a un conseil que tu aimerais partager aux auditeurs ?
Enora : Oui. Si vous hésitez à faire une thérapie, je recommande de vous tourner vers des professionnels formés à la TLMR (thérapie du lien et des mondes relationnels) ou à la méthode SELMA.
La TLMR, c’est une approche intégrative qui combine plusieurs outils :
des mouvements alternatifs (comme en EMDR, mais ce n’est pas de l’EMDR),
de la visualisation guidée (comme en hypnose, mais ici ce n’est pas dans la tête de la personne seule, on visualise ensemble, à l’extérieur),
de la thérapie brève stratégique, de la thérapie narrative, etc.
C’est un mélange souple et guidé, où le thérapeute est vraiment impliqué dans le lien. On sécurise beaucoup avant d’aller sur les traumas, et surtout, on n’a pas besoin de revivre le trauma en détail. Ce n’est pas un protocole rigide, mais un accompagnement qui s’adapte à la personne et à ce qui se passe en séance
OhDrey : Merci infiniment Enora pour ton partage, ta sincérité et la richesse de tes explications.
👉 Pour la retrouver et continuer à suivre son travail :
Sur Instagram : @enora.eipsho
Son podcast Psycho Sexo : Écouter ici
Sa formation Psycho-sexologue holistique : Découvrir la formation
Son site internet : enora-teyssendier.com