Comprendre et vaincre la procrastination : ton cerveau n’est pas ton ennemi

Tu as prévu de faire quelque chose… et soudain, ton cerveau trouve mille excuses pour ne pas t’y mettre ?
Bienvenue dans le monde fascinant de la procrastination, ce moment où tout devient passionnant sauf la tâche importante que tu devais faire.

Mais avant de te juger, respire.
Parce que la procrastination, ce n’est pas de ta faute.
C’est ton cerveau, et il fait simplement son travail.

Pourquoi la procrastination n’est pas une question de volonté

Pendant longtemps, on a cru que les gens qui procrastinaient manquaient de discipline ou étaient “fainéants”.
Mais les recherches récentes en psychologie cognitive et neurosciences montrent tout autre chose :

La procrastination n’a rien à voir avec la fainéantise, c’est un mécanisme émotionnel.

Selon Piers Steel, chercheur à l’Université de Calgary et auteur de The Procrastination Equation,
la procrastination, c’est avant tout une question de gestion des émotions, pas de gestion du temps.

Quand une tâche provoque de l’inconfort — peur de l’échec, doute, ennui ou surcharge mentale —
le système limbique (la partie du cerveau qui recherche le plaisir immédiat) prend le contrôle.
Il veut éviter la douleur et cherche une satisfaction rapide.

👉 Le limbique dit : “Fais ce qui fait du bien maintenant.”
👉 Le préfrontal (la partie rationnelle) répond : “Fais ce qui t’aidera demain.”

Et devine qui gagne la plupart du temps ?
Le limbique. Parce qu’il agit plus vite et plus fort sur le plan émotionnel.

Piers Steel chercheur

Les 4 types de procrastination

D’après les travaux de Fuschia Sirois (Université de Sheffield), il existe plusieurs formes de procrastination.
Les connaître aide à mieux comprendre pourquoi tu bloques.

1. La procrastination par peur de l’échec

Tu repousses parce que tu crains que le résultat ne soit pas à la hauteur.
Mieux vaut ne pas essayer que de risquer d’échouer, n’est-ce pas ?

2. La procrastination perfectionniste

Tu veux tellement bien faire… que tu ne fais pas du tout.
La recherche du “parfait” bloque le passage à l’action.

3. La procrastination émotionnelle

Tu évites une tâche pour fuir une émotion désagréable : stress, culpabilité ou anxiété.

4. La procrastination par surcharge

Ton cerveau “bugue”, comme un ordinateur saturé d’onglets ouverts.
Quand tout semble trop, il préfère ne rien faire du tout.

Souvent, plusieurs de ces formes se mélangent.

Le cercle vicieux de la procrastination

Les psychologues appellent cela le cycle de la procrastination :

stress → évitement → soulagement temporaire → culpabilité → stress renforcé

Et le cercle recommence.
Tu te sens soulagé sur le moment, mais la culpabilité revient plus forte ensuite.

Comment sortir de la procrastination ?

La bonne nouvelle, c’est que procrastiner n’est pas une fatalité.
Ton cerveau peut être reprogrammé avec des habitudes simples.

1. Active ton cerveau préfrontal avec de petites actions

Ton cerveau adore démarrer petit.
💡 Astuce : dis-toi “je vais juste commencer pendant 5 minutes”.

Une fois lancé, la dopamine (hormone du plaisir) entre en jeu et t’aide à continuer naturellement.


2. Identifie l’émotion que tu veux éviter

Quand tu sens que tu procrastines, demande-toi :

“Quelle émotion j’essaie d’éviter maintenant ?”

Souvent, il s’agit simplement d’un inconfort passager.
Le fait de nommer ton émotion diminue son intensité.

💬 Exemple : “Je sens que j’ai peur de ne pas être à la hauteur.”
→ Respire, accepte cette émotion, et avance un petit peu.


3. Joue avec le temps et la récompense

Ton cerveau adore les récompenses immédiates.
Fractionne donc tes tâches et récompense-toi à chaque étape.

💬 Exemple : 30 minutes de travail → 5 minutes de pause.
C’est le principe Pomodoro, hyper efficace pour reprogrammer ton cerveau.


4. Change ton environnement

Le psychologue BJ Fogg (Stanford) l’a prouvé :

Le comportement dépend fortement de l’environnement.

Si ton téléphone est à portée de main, il devient une tentation de dopamine.
💡 Astuce : pose-le dans une autre pièce avant de commencer à travailler.


5. Retrouve le sens derrière tes actions

C’est sans doute le point le plus puissant.
Quand tu sais pourquoi tu fais les choses, ton cerveau trouve une motivation naturelle.

💬 Exemple : “Je fais ce dossier pour progresser, être plus libre, ou créer de la valeur.”
La motivation naît du sens, pas de la contrainte.

En résumé : collaborer avec ton cerveau, pas lutter contre lui

Procrastiner, ce n’est pas “rater sa vie”.
C’est juste ton cerveau qui essaie maladroitement de te protéger.

Tu n’as pas besoin de te battre contre toi-même.
Apprends plutôt à collaborer avec ton fonctionnement.

La vraie question, ce n’est pas “comment faire plus ?”
C’est “comment faire mieux, avec du sens ?”

Parce que le vrai antidote à la procrastination,
c’est la connaissance de soi.

Alors avance, même lentement.
Parce qu’au fond, avancer lentement, c’est déjà avancer.

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